L’Inde a récemment signé un accord avec les États-Unis pour l’achat de 31 véhicules aériens sans pilote (UAV) à haute altitude Mq-9B Sea-Guardian, d’une valeur de 3,07 milliards de dollars. Cet accord renforcera considérablement les capacités aéroportées de guerre anti-sous-marine (ASW) de la marine indienne. Sur un total de 31, la marine indienne recevra 15 drones. Une fois que l’Inde aura bientôt inauguré le Mq-9b, la marine indienne deviendra la deuxième au monde, après la marine américaine, à exploiter une triade anti-sous-marine aéroportée. De plus, cette acquisition lui permettra de rechercher et de détruire les sous-marins d’attaque conventionnels du Pakistan avec une plus grande précision qu’auparavant.
Le Mq-9b est un drone de pointe fabriqué par General Atomics, conçu pour exécuter diverses tâches. Cependant, ce qui le rend unique est sa capacité à chasser et à tuer efficacement les sous-marins ennemis. Il s’agit du seul drone au monde à voilure fixe capable de transporter des bouées sonores. La capacité de transporter des bouées sonores comme charge utile fait du Mq-9b une arme redoutable. Il s’agit d’un dispositif marin déployé par des avions et hélicoptères maritimes dans le cadre d’opérations anti-sous-marines. Il dispose de quatre stations latérales pouvant contenir 4 pods SDS, ce qui lui permet de transporter des bouées sonores de taille 40 « A » ou 80 « G ».
Le Mq-9b peut analyser les données d’environ 32 bouées sonores, pour détecter, classer et suivre les systèmes sous-marins. La plate-forme a démontré cette capacité lors d’un récent exercice mené par l’US Navy, connu sous le nom d’Integrated Battle Problem, en 2021. Elle offre aux commandants navals une capacité autonome et à faible coût, ainsi qu’un puissant remplacement des avions de patrouille maritime habités.
De plus, le Mq-9b a une capacité d’autonomie d’environ 30 heures et plus qui dépasse largement les limites des avions maritimes et des hélicoptères habités. Sa capacité à rester en station pendant une période prolongée en fait un candidat idéal pour trouver et couler des sous-marins ennemis en haute mer, ce qui est un processus qui prend beaucoup de temps. Il coûte également 5 000 $ de l’heure, contre 35 000 $ de l’heure pour le P-8, ce qui en fait une plate-forme rentable. De plus, il a une portée opérationnelle de plus de 5 000 milles marins et un plafond de vol de plus de 40 000 pieds. Il dispose également d’un système de liaison de données tactique intégré lui permettant de communiquer avec d’autres plates-formes en temps réel.
L’intégration officielle dans la flotte de la marine indienne fera de ce service le premier, en dehors des États-Unis, à disposer d’une triade anti-sous-marine aéroportée active. Il est composé d’avions de patrouille maritime, d’hélicoptères à double usage et de véhicules aériens sans pilote à longue autonomie, ainsi que d’avions de patrouille maritime à longue portée P-8 Poséidon, de Mq-9b Sea-Guardian et de MH-60R dotés de capacités ASW. Le P-8 et le Mh-60 conservent la même capacité que le Mq-9b à détecter et suivre les sous-marins ennemis. Un P-8 en mission ASW peut transporter une charge utile de 129 bouées sonores de type A ou un mélange de bouées sonores et de torpilles, et 12 avions sont en service dans la branche navale indienne. De même, le MH-60 peut transporter les deux charges utiles simultanément, mais leur nombre serait inférieur à celui du P-8. La marine indienne exploite actuellement six MH-60R ASW sur 24 commandés dans le cadre d’un contrat d’une valeur de 2,6 milliards de dollars en 2020. Tous les 24 devraient devenir opérationnels dans les deux prochaines années.
Le Mq-9b augmentera indéniablement les capacités de recherche et de suivi de la marine indienne, lui permettant de déterminer avec précision la localisation et de couler les sous-marins pakistanais, plaçant ainsi la marine pakistanaise dans une position désavantagée. Cela se produira en raison de l’interopérabilité avec les plates-formes anti-sous existantes (P-8 et Mh-60) opérationnelles avec la marine indienne et de sa capacité à prendre en charge la mission en l’absence des P-8 et Mh-60.
Du côté de l’interopérabilité, les Mq-9b assisteront les sous-tueurs P-8 et MH-60 de la marine indienne en leur offrant une couverture étendue de la zone ciblée. Cela est possible car le système de liaison de données du Mq-9b lui permet de communiquer et de transmettre des informations sur les sous-marins pakistanais avec les plates-formes P-8 et MH-60 en temps réel. Cela fera du Mq-9b le fer de lance de la triade aéroportée, menant des missions au-delà des frontières territoriales et détectant les sous-marins pakistanais en haute mer.
De plus, la capacité de mission multidomaine non seulement de contrôler la mission mais également de prendre en charge d’autres plates-formes en fait un système formidable. À l’heure actuelle, les P-8 et les Mh-60 disposent d’un temps de mission limité avant de devoir repartir pour faire le plein. De plus, même si le ravitaillement en vol est effectué, la fatigue humaine reste un problème. Au contraire, le Mq-9b est sans pilote et peut rester en vol et surveiller la zone ciblée à la recherche de sous-marins pendant plus d’un jour et demi.
Le Mq-9b changera la donne une fois intronisé et mettra probablement au défi les opérations offensives de la marine pakistanaise. Sa capacité à surveiller la zone sur une plus longue durée et son interopérabilité en font une plateforme mortelle. L’Inde ne se limitera pas à seulement 15 plates-formes, mais achètera également des pièces supplémentaires. La marine pakistanaise devra faire face à des temps difficiles et neutraliser la menace ; elle doit renforcer sa branche aéronavale en y intégrant des avions modernes de supériorité aérienne. Par ailleurs, le principe opérationnel de détection des sous-marins ennemis par bouées sonores est acoustique, et il est urgent de réduire la signature acoustique des plates-formes pakistanaises, notamment des huit nouveaux sous-marins de classe Yuan en provenance de Chine.