Le gouvernement social-démocrate du Danemark a attiré la colère du secteur financier du pays en dévoilant 3 milliards de couronnes (480 millions de dollars) de taxes supplémentaires pour financer la retraite anticipée de certaines catégories de travailleurs.
Le plan du gouvernement comprend un impôt sur les banques et les fonds de pension et des prélèvements plus élevés pour les investisseurs les plus riches sur leurs rendements boursiers, a déclaré la Première ministre Mette Frederiksen aux journalistes mardi.
Les nouveaux prélèvements, qui doivent entrer en vigueur en 2023, devront maintenant être approuvés par le Parlement.
L’idée d’accorder le droit à la retraite anticipée aux citoyens qui ont exercé des métiers particulièrement pénibles était l’une des principales promesses de la campagne électorale des sociaux-démocrates de Frederiksen. La Première ministre espère tirer parti de sa popularité, après avoir réussi à contenir la pandémie de coronavirus, pour faire passer sa réforme.
« Je ne peux pas imaginer que cela n’obtienne pas une majorité au Parlement », a déclaré Frederiksen lors d’une conférence de presse tenue dans un abattoir de Horsens, dans l’ouest du Danemark.
Selon les calculs du gouvernement, quelque 38 000 travailleurs devraient prendre une retraite anticipée.
Le secteur financier danois, qui doit faire face à des prélèvements annuels de 1,5 milliard de couronnes, s’est opposé à ces propositions.
« Les politiciens ne peuvent pas mettre en place une taxe aussi importante sur le secteur financier et ne s’attendent pas à ce que nous transmettions la facture aux clients », a déclaré Birger Krogh Nielsen, directeur financier de la Jyske Bank A/S.
L’association des banquiers du pays a déclaré que ses membres étaient invités à financer des réformes politiques qui ont peu à voir avec le secteur.
De plus, le plan « rend plus difficile pour le secteur financier de soutenir la croissance et l’emploi », a déclaré Ulrik Nodgaard, directeur de Finans Danmark.
La proposition du gouvernement prévoit :
- un impôt sur les gains des investissements immobiliers des entreprises (850 millions de DKK)
- une augmentation de l’impôt sur les rendements boursiers (650 millions de DKK d’ici 2025)
- un plafond des déductions fiscales sur les salaires supérieurs à 10 millions de DKK (100 millions de DKK)
- un impôt spécial des sociétés sur le secteur financier (1,5 milliard DKK)
En France, le Ministre de l’Economie et des Finances, Bruno Le Maire, a exclu l’idée de rétablir l’ISF ou d’augmenter les impôts. La France compte sur une taxe européenne des GAFAM (géants américains du numérique) pour soutenir l’économie face à la crise sanitaire et économique.