Les mesures sans précédent de la FED, pour rassurer les marchés face à la crise économique actuelle due au coronavirus, n’ont pas eu les effets escomptés. Au contraire, Wall Street a violemment chuté provoquant une interruption des cours.
La panique s’est emparée de Wall Street ce lundi avec des chutes vertigineuses des indices boursiers comme le Dow Jones (-10,5 %), le S&P 500 (9.8 %) et le Nasdaq (9.6). Les échanges ont même dû être suspendus dès leurs ouvertures à cause de l’effondrement du Dow Jones de 2 250 points. C’est la troisième fois en deux semaines que la Bourse de New York a déclenché le « coupe-circuit », un levier rarement utilisé, pour empêcher la chute des actions et donner aux opérateurs le temps de se recalibrer.
Pour les observateurs, ce nouveau Krach financier s’explique par les craintes des courtiers qui se demandent pourquoi la FED a-t-elle agi aussi fort et aussi vite.
«Les courtiers sont sous le choc, se disant »s’ils font tout ça, c’est que la situation doit être vraiment horrible »», commente Christopher Low, économiste chez FTN Financial. «Et la situation est vraiment mauvaise. Il suffit pour s’en convaincre de regarder les données économiques chinoises. Ou le nombre de morts en Italie».
La Réserve fédérale américaine a annoncé dimanche qu’elle réduirait le taux d’intérêt de référence entre zéro et 0,25 % et qu’elle achèterait massivement de la dette bancaire, d’entreprise et immobilière, pour un montant d’au moins 700 milliards de dollars (626 milliards d’euros). La FED a également déclaré qu’elle allait relancer le programme d’achat d’obligations mis en place pendant la crise de 2008, connu sous le nom d' »assouplissement quantitatif », dans le cadre duquel la banque centrale achète des centaines de milliards de dollars d’obligations pour faire baisser davantage les taux et maintenir la fluidité des marchés.
«Le but des mesures de soutien de la Fed est de permettre au système financier de continuer à fonctionner malgré un choc sévère et mondial d’offre et de demande», ajoute le spécialiste. «Aucun banquier central ne pense que la politique monétaire puisse empêcher une récession».
L’intervention de la Fed est la plus spectaculaire depuis la crise financière de 2008, et elle intervient alors que les banques centrales du monde entier prennent des mesures draconiennes pour maintenir l’économie mondiale en marche, malgré l’arrêt des voyages, la faillite des entreprises et la multiplication des mesures de confinement en Europe. La forte baisse des prix à terme suggère que les investisseurs craignent que la banque centrale soit désormais à court d’outils pour se prémunir contre une récession.
« On ne peut nier l’engagement de la FED à agir, mais son geste spectaculaire va d’abord alimenter le débat sur la question de savoir si la médecine monétaire va fonctionner, sur l’économie ou les marchés ou les deux », a écrit Russ Mould, directeur des investissements chez AJ Bell, dans un commentaire lundi.
Le CAC40 est également en baisse (-5,17%) à 16 heures après avoir chuté de plus 9% à la mi-journée. En deux mois, le CAC40 a effacé une année de hausse en deux semaines passant pour la première fois cette année sous la barre des 3800 points.
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