Pour l’heure, 899 clusters sont en cours d’investigation et les écoles et universités forment la première « collectivité » de propagation active du coronavirus et ce, devant les foyers nés en entreprise, selon le dernier bulletin de Santé publique France.
Alors que les milieux scolaires et universitaires devaient être « prêts », ils constituent désormais l’un des espaces les plus propices à la contamination du virus avec 285 foyers en cours d’investigation, soit 32% du total des clusters (chiffre arrêté au 21 septembre).
Le monde de l’entreprise, quant à lui, en compte 195 et passe alors derrière le monde éducatif. Suivi par les établissements de santé avec 97 clusters et les « événements publics ou privés : rassemblements temporaires de personnes » comptant 77 foyers, d’après les observations de SPF. La semaine précédente, écoles et universités comptaient 160 clusters en cours d’investigation (soit 22 % du total). Les Ehpad ne sont pas pris en compte dans ces calculs ni le « milieu familial restreint ».
Allègement des mesures sanitaires
Pourtant, le ministre de l’éducation, Jean-Michel Blanquer, s’est réjoui de l’évolution de la situation dans la mesure où 19 établissements et 1152 classes sont fermés cette semaine contre 90 établissements et 2000 classe la semaine dernière.
« C’est le signal d’un bon respect des règles sanitaires », s’est exclamé, ravi, Jean-Michel Blanquer.
A rappeler, les mesures sanitaires dans les établissements scolaires ont été allégées. Les classes ne sont plus fermées en cas de découverte d’un enfant positif au coronavirus mais trois enfants, ce qui de facto, amoindrit le nombre de classes fermées.
Des classes bondées
En parallèle, aucune mesure concrète pour décharger les classes et créer des conditions sanitaires décentes n’ont été mises en application pour ce mois de septembre. De nombreux étudiants dénoncent des classes surchargées et mal voire pas du tout aérées.
De plus en plus de parents, de professeurs et d’élèves craignent pour leur santé et interpellent le gouvernement. Nicolas Glière, enseignant et membre du collectif « les stylos rouges » qui vise à faire entendre les revendications des personnels de terrain de l’éduction nationale, écrit :« on est en danger. Nos familles sont en danger. Nous demandons à ce que les classes soient en demi-groupe par mesure de sécurité ».
Manque de préparation
La question de la préparation du gouvernement aux deux premiers mois d’école, cruciaux dans la propagation du virus, est ainsi posée. Les élèves et professeurs souhaitent travailler dans des conditions saines en allégeant le nombre d’élèves par classe.
Le domaine scolaire n’est pas le seul à remettre en question les mois de préparation du gouvernement à l’arrivée d’une seconde vague. Le personnel soignant s’interroge devant la récente déclaration d’Olivier Véran, ministre de la Santé, qui lance un appel réclamant « un besoin de renfort » et souhaitant recruter dans les hôpitaux et les Ehpad. 15.000 postes seraient à pourvoir. Il prévoirait également l’ouverture de 4.000 lits de réanimation supplémentaire.
Pour comparaison, l’Italie a mis en place un réel dispositif pour mener à bien la lutte contre la propagation du coronavirus. En France, on parle même de « miracle italien ». Finalement, leur prodige tient moins de l’ordre d’une quelconque intervention magique mais plutôt de l’instauration d’une politique sanitaire efficace comme l’embauche, sans attendre, de 6 600 médecins et de 14 500 infirmiers. Du côté de l’éducation, plus de 5000 nouvelles salles de classe ont été créées et près de 5000 existantes ont été agrandies. Chaque jour 11 millions de masques sont distribués gratuitement aux élèves et aux personnels.