Les troubles en cours au Bangladesh, marqués par des manifestations et des violences depuis juillet 2024, ont rapidement dégénéré en une crise nationale à grande échelle, entraînant la démission de la Première ministre Sheikh Hasina. Sous le gouvernement provisoire dirigé par Muhammad Yunus, la violence continue de sévir dans le pays, et l'avenir du pays dépend désormais en grande partie des mesures prises par l'armée et le parti d'opposition.
L'évolution des manifestations étudiantes au Bangladesh
Les manifestations ont débuté par une manifestation pacifique menée par des étudiants contre le système de quotas dans la fonction publique, qui réservait une part importante des emplois gouvernementaux à des groupes spécifiques, notamment les familles des vétérans de la guerre d'indépendance du Bangladesh en 1971. Les étudiants ont fait valoir que ce système bénéficiait de manière disproportionnée aux fidèles de la Ligue Awami, au pouvoir de la Première ministre Sheikh Hasina, et qu'il sapait le recrutement basé sur le mérite. Le mécontentement a grandi à mesure que les 15 ans de règne de Hasina ont été marqués par une gouvernance autocratique, notamment l'emprisonnement de membres de l'opposition avant les élections, la réduction au silence des critiques et la restriction de la liberté de la presse. En particulier, une grande partie de la population s'est sentie délaissée par le développement et a déploré l'accumulation de richesses parmi les élites liées au gouvernement ; le chômage des jeunes est resté élevé, avec environ 18 millions de jeunes sans emploi, sans éducation ou sans formation.