Le 15 avril 2025, notre rédaction a reçu une lettre de mise en demeure émanant de l’École Européenne des Métiers de l’Internet (EEMI). Motif : la publication de notre article d’investigation intitulé « Écoles du web : comment éviter les arnaques et choisir la bonne école ?« , dans lequel étaient mentionnées des critiques récurrentes à l’encontre de l’EEMI. Une démarche que nous considérons comme une tentative manifeste d’intimidation, outre le fait que l’email du 10 avril dont il est question dans cette mise en demeure n’a tout simplement jamais existé.

Une réaction inquiétante, mais révélatrice
Plutôt que de répondre sur le fond, l’EEMI cherche à obtenir la suppression pure et simple de notre article, au motif qu’il porterait atteinte à son image. Or, ce dernier repose sur des faits vérifiables, des témoignages documentés, et des sources publiques. Aucun propos diffamatoire n’a été tenu : nous tenons à rappeler que cet article constitue une publication d’information à caractère journalistique, relevant de la liberté d’expression protégée par l’article 10 de la Convention européenne des droits de l’homme, ainsi que par la jurisprudence constante en matière de presse et de débat d’intérêt général.
Cette stratégie, connue sous le nom de « procès-bâillon », vise à faire taire les voix critiques et à dissuader d’autres étudiants ou journalistes de dénoncer des pratiques problématiques. L’EEMI est coutumier du fait : en effet, l’ancien directeur a même récemment réussi à faire condamner un ancien étudiant de l’école… en l’attaquant en justice pour harcèlement moral !
Le droit d’informer ne cède pas aux pressions
Nous affirmons haut et fort notre droit – et notre devoir – de publier des contenus critiques, dès lors qu’ils s’appuient sur des faits. Dans un secteur où l’éducation privée échappe encore à des contrôles systématiques, il est fondamental que les futurs étudiants puissent accéder à des analyses indépendantes.
Loin d’être un pamphlet à charge, notre article contextualise les dérives du marché de la formation digitale et met en lumière des écoles reconnues comme des références du secteur, aux côtés de cas problématiques, dont l’EEMI fait régulièrement l’objet de signalements.
Transparence contre opacité
Si l’EEMI conteste les faits relatés, elle est libre d’y répondre publiquement. Nous l’invitons d’ailleurs à le faire. Mais tenter d’imposer la censure par voie juridique n’est pas une solution. Cela pose une question plus large : quelle image une école souhaite-t-elle donner aux étudiants, quand elle refuse la critique et le débat public ?
Notre position : informer, pas calomnier
Issues.fr a toujours pris soin de distinguer l’opinion du fait, et notre démarche s’inscrit dans une logique de prévention et de transparence à l’égard des étudiants. C’est pourquoi nous ne céderons pas à cette pression et maintenons la publication de notre enquête, dans le strict respect de la loi.
Appel à la vigilance et à la solidarité
Nous appelons les institutions de défense des libertés, les journalistes indépendants, les associations étudiantes et les lanceurs d’alerte à se mobiliser face à ce type de manœuvre. La démocratie éducative passe aussi par la liberté de critiquer.