L'Europe a du mal à saisir pleinement le changement dans les relations américano-europe sous une deuxième administration Trump, et le besoin urgent de repenser les hypothèses stratégiques de longue date. Les dirigeants du continent devraient s'inquiéter. Tout d'abord, leurs États ont pris du retard sur la technologie, puis sur l'économie, et maintenant en politique et en politique étrangère également. Pour changer cette tendance négative, l'Europe doit enfin réaliser son rêve très annoncé d'atteindre l'autonomie stratégique et une politique étrangère plus affirmée.
L'Europe est piégée dans un modèle obsolète
L'Europe est profondément piégée dans son approche basée sur les valeurs partagées de la diplomatie et des relations internationales, où la loyauté envers les alliés joue un rôle majeur. Il fonctionne depuis longtemps dans un cadre de multilatéralisme, de construction de consensus et de coopération institutionnelle, en s'appuyant sur des alliances comme l'OTAN et le partenariat transatlantique pour façonner sa stratégie mondiale. Il s'agit de la théorie libérale des relations internationales mises en pratique.
Cependant, cette approche est complètement étrangère au président Trump, qui considère la diplomatie transactionnellement – comme une série de transactions où le pouvoir, l'effet de levier et l'intérêt national immédiat sont bien plus que des alliances à long terme ou des valeurs partagées.
Le problème est que l'Europe ne sait pas fonctionner en dehors de ce cadre herméneutique libéral. Il a du mal à s'engager dans le pur Realpolitik, où les garanties de sécurité ne sont pas accordées par loyauté mais sont négociées pour des matières premières. Contrairement à Trump, qui prospère dans un monde de concurrence bilatérale et d'imprévisibilité, l'Europe reste coincée dans un paradigme basé sur les règles et axé sur la confiance – celui que Trump ne respecte ni ne suit.
Cela laisse l'UE dans une position précaire. Il s'attend à la stabilité et à la prévisibilité de ses partenaires, mais Trump prospère sur les perturbations et l'effet de levier. Il cherche la sécurité collective, alors qu'il demande des arrangements de la quid Pro Quo. Sans un changement fondamental dans sa pensée stratégique – celle qui embrasse le pouvoir dur, l'autosuffisance et l'autonomie stratégique – les risques europe sont surpassés dans un monde où ses méthodes traditionnelles ne tiennent plus.
Face à une Amérique plus brutale
Les politiques «America First» de Trump ne sont que perturbatrices. L'OTAN fait face à un examen minutieux comme jamais auparavant, avec l'Europe poussée – certains pourraient dire poussés – un peu de responsabilité pour sa défense. Bien que ce changement soit attendu depuis longtemps dans certains trimestres, le ton combatif de Trump laisse des cicatrices durables. Ce deuxième terme intensifie la nécessité pour l'Europe d'unifier ses stratégies de sécurité, en particulier à la lumière de la guerre de l'Ukraine et des menaces ouvertes pour saisir le Groenland.
L'Europe reste profondément liée à sa façon de faire des affaires et de la diplomatie. Pourtant, il a besoin de toute urgence de faire face à la nouvelle réalité: les alliés traditionnels comme les États-Unis de Trump ne sont apparemment plus des partenaires fiables. Dans le même temps, les soi-disant adversaires comme la Chine et la Russie pourraient devenir des alliés stratégiques – du moins en termes économiques.
La dure vérité est que l'approche transactionnelle de Trump de Trump traite l'Europe plus comme un concurrent qu'à un partenaire. Au lieu de hiérarchiser les relations de longue date, il exige des concessions économiques, des augmentations de dépenses de défense et des accords commerciaux qui profitent de manière disproportionnée aux États-Unis. En revanche, le gaz russe, le pétrole, le charbon et les minéraux critiques et bon marché, ainsi que les investissements chinois et l'accès à son vaste marché de consommation, pourraient donner un coup de pouce bien nécessaire à l'économie en difficulté de l'Europe.
Bien que les problèmes politiques et de sécurité ne puissent pas être ignorés, la survie économique passe en premier. Si Washington continue sur une voie de nationalisme économique et de négligence stratégique, l'Europe n'a peut-être pas d'autre choix que de redéfinir ses alliances sur la base des intérêts pragmatiques plutôt que de loyauté dépassée.
Un nouveau paysage géopolitique
La politique étrangère imprévisible de Trump refait la géopolitique contemporaine. Son admiration pour les dirigeants des hommes forts et le scepticisme des alliés traditionnels laissent l'Europe à remettre en question sa place dans un ordre mondial changeant, et par extension, sa sécurité à long terme.
Qu'il s'agisse de défense, de commerce, de climat ou de diplomatie, l'Europe est confrontée à un défi monumental: comment se positionner comme un acteur résilient et autonome dans l'arène mondiale. La leçon de la première présidence Trump est claire – les stratégies réactives ne le coupent pas. L'Europe doit se préparer de manière proactive à un monde où il ne peut pas nous tenir à l'alignement pour acquis.
En vertu de Trump, les mesures climatiques ont pris un siège arrière dans la politique américaine, l'accord de Paris abandonné. Pour l'Europe, qui a placé le changement climatique au cœur de son programme, la décision de Trump de retirer les États-Unis de l'accord sur le climat de Paris complique les efforts mondiaux pour lutter contre l'urgence climatique. L'Europe peut-elle mener la charge seule, ou trouvera-t-elle de nouveaux alliés en l'absence de coopération et de financement américains? Ici, nous voyons dans les dernières déclarations de Xi Jinping une tentative de la part de la Chine de remplir cet espace et de se positionner comme un allié fiable pour l'Europe.
La lutte de l'Europe pour l'indépendance stratégique
En son cœur, le défi de l'Europe à répondre à cette seconde présidence Trump réside dans son manque persistant d'autonomie stratégique. Alors que la rhétorique de l'autonomie est devenue plus forte à Bruxelles et à travers les capitales nationales, la traduction des mots en action significative s'est révélée insaisissable. L'UE, malgré sa puissance économique et son influence politique, reste profondément dépendante des États-Unis pour la sécurité, la stabilité économique et l'effet de levier diplomatique mondial.
Prenons, par exemple, la volonté précédente de Trump d'imposer des tarifs sur les produits européens, de l'acier à l'agriculture, et la paralysie subséquente qu'elle a causée dans les capitales européennes. Les processus de prise de décision fragmentés de l'UE – où 27 États membres doivent s'aligner sur une réponse – rendez lent à contrer de telles mouvements. Cela signale la nécessité d'une nouvelle gouvernance dans le processus décisionnel de l'UE.
Pendant ce temps, l'absence d'une force militaire unifiée laisse l'Europe en fonction de l'OTAN, où les statistiques unies jouent un rôle démesuré. Le scepticisme de Trump envers le financement de l'OTAN et ses remarques occasionnelles sur le fait de ne pas défendre les États membres ont exposé cette vulnérabilité.
Au cœur de la difficulté de l'Europe se trouve une tension fondamentale: son ambition d'agir comme un pouvoir mondial par rapport à son interdépendance profonde avec les États-Unis. Même si l'UE pousse à une plus grande indépendance dans des domaines comme la défense et la technologie, il a du mal à surmonter les divisions internes, équilibrant les intérêts de plus grands États comme l'Allemagne et la France contre d'autres nations comme la Pologne et les États baltes qui privilégient les liens plus étroits avec les États-Unis
Les menaces de Trump au Groenland soulignent ce déséquilibre. Son affirmation n'est pas seulement un test diplomatique – c'est une provocation qui met en évidence l'incapacité de l'Europe à contrer de telles menaces. Jusqu'à ce que l'UE développe une stratégie de défense commune plus forte et diversifie ses partenariats économiques et énergétiques, il restera vulnérable aux mouvements unilatéraux de Washington.
L'essentiel? L'Europe doit surmonter sa fragmentation interne et prendre des mesures audacieuses vers l'autonomie stratégique. Cependant, il doit encore être traduit par des capacités opérationnelles, des politiques concrètes et une action coordonnée parmi les États membres. Sans progrès tangible dans la défense, l'indépendance énergétique et la résilience économique, l'UE risque de rester un spectateur dans un monde de plus en plus façonné par les luttes de pouvoir et les décisions unilatérales.
Mais l'Europe est-elle prête à relever le défi de Trump 2.0? Politiquement, économiquement et militairement, la réponse est non. L'UE reste trop divisée, trop dépendante des États-Unis et trop engagée à des paradigmes diplomatiques dépassés pour contrebalancer efficacement «l'Amérique d'abord». À moins que les dirigeants européens ne s'adaptent rapidement, ne renforcent pas leur compétitivité économique et leurs propres capacités de défense et adoptent une approche plus pragmatique et autonome, l'Europe risque d'être mis à l'écart dans un monde de plus en plus dominé par la politique du pouvoir.