Les changements récents au sein de la coalition BRICS ont tourné l’attention internationale vers l’expansion potentielle du groupe influent. Avec un rôle croissant dans la gouvernance mondiale, le bloc des cinq pays envisage sa stratégie d’élargissement, une décision aux implications géopolitiques profondes. L’intégration de nouveaux membres pourrait transformer la dynamique au sein des BRICS, modifier l’influence des membres actuels et modifier les objectifs fondamentaux de l’organisation.
Cet article, qui fait partie d’une série, fournit une analyse détaillée des perspectives d’adhésion aux BRICS de l’Arabie saoudite, des Émirats arabes unis (EAU) et de l’Iran. Il évalue la motivation derrière la candidature de chaque pays et propose une prévision évaluant la probabilité d’incorporation de chaque pays dans le bloc.
Aperçu et intérêts de l’adhésion aux BRICS
Arabie Saoudite
La position de l’Arabie saoudite en tant que l’un des principaux producteurs de pétrole au monde et son poids économique au Moyen-Orient soulignent sa pertinence géopolitique et ses intérêts dans l’adhésion aux BRICS. Le Royaume cherche à diversifier son économie et à réduire sa dépendance au pétrole, une mission encapsulée dans son plan Vision 2030. Rejoindre les BRICS pourrait accélérer cela en ouvrant la voie à des partenariats avec des importateurs importants comme la Chine et l’Inde. De plus, l’adhésion aux BRICS offrirait un autre forum international pour faire avancer ses objectifs énergétiques tout en renforçant simultanément son influence sur la scène mondiale en équilibrant les relations avec l’Occident.
Emirats Arabes Unis
La candidature des Émirats arabes unis à l’adhésion aux BRICS reflète une stratégie et une situation similaires à celles de l’Arabie saoudite. Les Émirats arabes unis se sont lancés dans un ambitieux programme de diversification économique, investissant massivement dans la finance, la technologie, les énergies renouvelables et le tourisme. L’inclusion dans les BRICS pourrait fournir aux Émirats arabes unis des alliances économiques plus solides, un accès aux marchés et une exposition aux technologies de pointe, complétant ainsi leurs efforts de diversification. De plus, son intérêt pour la Nouvelle Banque de développement reflète la poursuite stratégique de la nation d’une position plus influente au sein de l’architecture financière mondiale en tant que participant clé dans la formation d’une alternative au Fonds monétaire international et à la Banque mondiale.
L’Iran
Les intérêts de l’Iran dans l’adhésion aux BRICS sont intimement liés à ses aspirations géopolitiques et à ses besoins économiques. L’Iran reste un acteur essentiel au Moyen-Orient malgré les sanctions internationales en raison de ses énormes réserves de pétrole et de gaz. Téhéran tient à réaligner ses partenariats économiques et ses alliances stratégiques. L’Iran considère les BRICS comme une plate-forme pour contrebalancer l’influence occidentale, ouvrir de nouveaux marchés et soulager l’isolement international auquel il est confronté en raison des sanctions. En outre, la relation avec les BRICS pourrait également aider l’Iran à développer davantage ses secteurs non pétroliers et à atténuer l’impact des sanctions.
Perspectives d’adhésion
Avec son économie robuste et sa position de premier producteur de pétrole, l’Arabie saoudite est souvent citée comme l’un des nouveaux membres les plus probables. Cela est souligné par ses relations cordiales avec les pays BRICS actuels, en particulier la Chine et l’Inde, principaux importateurs de pétrole saoudien. L’inclusion du Royaume renforcerait également la sécurité énergétique des BRICS et augmenterait son influence sur les marchés d’exportation critiques. Bien que leurs perspectives soient éclipsées par les candidatures à l’adhésion de l’Arabie saoudite et de l’Iran, les Émirats arabes unis ne doivent pas être sous-estimés. Sa volonté de rejoindre la Nouvelle Banque de développement (NDB) reflète une ambition plus large de jouer un rôle plus influent dans la finance internationale et de soutenir une candidature à long terme pour l’adhésion au bloc.
L’admission de l’Iran est moins certaine dans l’immédiat, principalement en raison de sa position internationale compliquée et de l’impact actuel des sanctions. Cependant, l’Iran entretient de bonnes relations avec chaque membre du BRICS, suggérant qu’il existe une voie d’adhésion viable. La Chine a maintenu des relations diplomatiques stables avec l’Iran et l’Arabie saoudite, ouvrant peut-être la voie à l’admission simultanée des deux pays.
Néanmoins, il est essentiel de noter que tous les membres du groupe ne soutiennent pas à l’unanimité l’élargissement potentiel de l’adhésion aux BRICS. L’Inde et le Brésil se sont montrés hésitants face à l’enthousiasme de la Chine pour l’élargissement.
L’hésitation de l’Inde réside dans sa préoccupation concernant l’absence de critères normalisés pour une future admission. L’Inde fait valoir qu’un critère normalisé aiderait à évaluer l’alignement du membre potentiel sur les objectifs des BRICS, garantissant que l’expansion renforce la coalition au lieu de diluer l’influence des membres existants.
En revanche, la réticence du Brésil est motivée par sa volonté de maintenir une représentation équilibrée au sein du groupe. Le Brésil craint que le groupe ne devienne trop centré sur l’Asie, ce qui pourrait entraîner un déséquilibre dans les priorités et les actions de la coalition. Pour contrebalancer cela, le Brésil a soutenu les candidatures potentielles à l’adhésion de pays d’Amérique latine comme l’Argentine et, bien que plus discrètement, le Venezuela. Ce faisant, le Brésil espère renforcer la représentation des BRICS en Amérique latine, assurant ainsi une coalition géographiquement plus équilibrée.
Ces réserves soulignent la dynamique complexe en jeu alors que les BRICS envisagent leur expansion. Le bloc doit soigneusement naviguer entre ces points de vue différents pour s’assurer que la croissance renforce sa cohésion et son efficacité plutôt que de créer de nouvelles divisions.
Implications pour les BRICS à l’avenir
L’expansion des BRICS pour inclure l’Arabie saoudite, les Émirats arabes unis et/ou l’Iran pourrait entraîner un changement profond dans la dynamique du groupe. Leur inclusion renforcerait le poids économique collectif du groupe et élargirait sa portée géopolitique, notamment au Moyen-Orient. Cependant, cela peut également compliquer la dynamique interne du groupe, introduisant de nouvelles relations et conflits à gérer.
En particulier, l’admission de l’Arabie saoudite et de l’Iran pourrait présenter un défi en raison de leur rivalité de longue date. Les BRICS devraient naviguer dans cet équilibre délicat, ce qui pourrait mettre à rude épreuve l’unité à long terme. L’admission de ces pays créerait également un précédent pour une expansion ultérieure, poussant les BRICS dans une nouvelle phase de leur évolution. Au fur et à mesure que la coalition grandit, elle devra répondre à des questions sur son orientation future, son objectif et la manière de maintenir la cohésion parmi des membres de plus en plus diversifiés.