Le discours d’Emmanuel Macron à la télévision a été suivi par près de 25 millions de français. Un score digne d’une finale de Coupe du Monde qui montre la préoccupation des français face à l’épidémie de coronavirus.
Si les mesures ont été insuffisantes pour contenir la propagation du virus sur le territoire, cette intervention télévisée aura au moins permis de faire prendre conscience aux français que la crise sanitaire est extrêmement sérieuse.
Nombreux sont ceux qui se sont rués sur les denrées alimentaires non périssables ainsi que sur les rayons pour l’hygiène dans les supermarchés. Depuis presque une semaine, Auchan, Lidl ou encore Leclerc font face à une affluence digne de leurs meilleures journées pendant les fêtes de Noël.
Dans certains magasins, des bagarres ont même éclaté. Des scènes qui nous rappellent des films apocalyptiques mais aussi des vidéos sur les réseaux sociaux en Australie ou en Chine plus récemment. Beaucoup craignent la fermeture des supermarchés ou la fin de l’acheminement de la nourriture. Une personne interrogée évoquent même la fin possible de la distribution d’eau potable.
Des inquiétudes sûrement exagérées en partie mais qui démontrent la crise de confiance entre gouvernants et gouvernés. Les citoyens préfèrent foncer au supermarché dès la moindre inquiétude plutôt que de respecter les consignes de sécurité du gouvernement. Comment leur en vouloir ? Emmanuel Macron a perdu toute crédibilité depuis qu’il a enchaîné les mesures favorisant les plus riches. Il a préféré réprimer violemment les mouvements sociaux plutôt que de les écouter. Il a promis de ne pas toucher à l’âge des retraites pour à la fin passer en force avec un 49.3. Et les exemples sont nombreux.
De plus, si l’épidémie ne mettra pas notre « civilisation occidentale » en péril, elle provoque déjà une crise financière et économique qui aura des répercussions directes sur la population. Les effets rebonds se voient déjà au niveau du pétrole, de la consommation, de l’industrie et du commerce tous en panne sèche. Jamais le monde n’avait connu une situation équivalente depuis la seconde guerre mondiale.
Si notre civilisation thermo-industrielle faisait rêver il y a encore quelques décennies, ce n’est plus le cas maintenant. Beaucoup sont ceux qui mettent en exergue les faiblesses de notre système globalisé qui montre ses limites devant l’urgence climatique, la pandémie de coronavirus ou encore les crises financières à répétition.
Ces personnes, qui se ruent dans les supermarchés et qui craignent des pénuries en tout genre, doivent être écoutées. Si elles ne se rendent pas vraiment compte de ce que pose comme question leurs « réflexes de survie », il est important que nous nous questionnons sur notre société hors-sol et globalisée où les médicaments sont faits en Chine, les bananes viennent d’Amérique du Sud, les légumes d’Espagne et les crises économiques de New-York.
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