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VIDÉO. En plein Paris, Lafarge déverse du béton dans la Seine

Le cimentier Lafarge est accusé de rejeter volontairement dans la Seine des eaux usées de son usine sur le bord du fleuve. L’eau polluée est composée de particules de ciment, de liquides de traitement et de microfibres de plastique.

« Clairement, c’est volontaire. Dans ces cuves, ce sont toutes les eaux et les restes de béton fabriqué dans la journée qui reviennent dans les camions en fin de journée. Ensuite, la société est censée traiter ses déchets », explique Jacques Lemoine, agent de développement de l’Association agréée de pêche et de protection du milieu aquatique (AAPPMA), au micro d’Europe 1

Dans une vidéo publiée par la journaliste Margaux Baralon, on peut voir un camion de ciment Lafarge déverser le liquide avant qu’il s’écoule dans la Seine en petit ruisseau. Cette eau qui parait claire est en fait composée de particules de ciments et de tiges en plastique.

« Non seulement elle [l’entreprise Lafarge] ne fait pas [le tri de ses déchets], mais elle se permet de le rejeter dans la Seine volontairement… », continue Jacques Lemoine.

Ce sont les pêcheurs qui ont découvert le trou percé dans la cuve de rétention d’eau. Jacques Lemoine se dit « écœuré et dénonce un scandale écologique ». Selon lui, l’entreprise de BTP pollue la Seine depuis des années, en témoigne la couche de ciment séché visible sur les quais.

« C’est même assez poignant parce qu’on va souvent taper sur les petits artisans dès qu’il y a un petit souci au niveau de l’environnement et là, on a un grand groupe qui a totalement les moyens de faire autrement et surtout de recycler. Ce sont des matières qui sont totalement recyclables mais aujourd’hui, ils jettent ces déchets à l’eau », déplore John Bochaud, membre de l’équipe.

L’office français de la biodiversité a été prévenu et a décidé de porter plainte. Une situation embarrassante pour Lafarge qui déplore « un incendie tout à fait exceptionnel et indépendant de sa volonté ». Le groupe assure qu’il a été « victime d’une détérioration manifestement délibérée d’une plaque d’étanchéité qui a entraîné un écoulement temporaire d’eau recyclée dans la Seine. »

Les explications peinent à convaincre les membres de l’association AAPPMA qui indiquent que le premier signalement a été effectué par des pêcheurs il y a déjà plusieurs années.

Une filiale du groupe Vinci a déjà été épinglée pour une affaire similaire en avril 2019 suite à une plainte pour des rejets délibérés de ciment dans la Seine. Vinci a été condamné à 50 000 euros d’amende avoir avoir plaidé « un écoulement involontaire ».

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