Le Cambodge a commencé la construction du canal Funan Techo, un projet d'un coût de 1,7 milliard de dollars financé par la Chine, principale source de commerce et d'investissement du pays. Cet ambitieux projet d'infrastructure vise à relier le Mékong au golfe de Thaïlande, offrant ainsi au Cambodge une nouvelle voie commerciale vitale et réduisant la dépendance de Phnom Penh aux exportations via les ports vietnamiens.
Au-delà de l'impact économique, la construction du canal a suscité des tensions géopolitiques autour des concessions accordées à la Chine pour son utilisation et des avantages potentiels que le projet laisse présager pour les moyens navals chinois, principalement des petits patrouilleurs et des navires d'attaque rapides. Le Vietnam a également exprimé ses appréhensions quant au potentiel du canal à modifier les flux d'eau essentiels à sa production de riz dans le Mékong.
La construction du canal Funan Techo souligne les liens économiques et sécuritaires profonds entre le Cambodge et la Chine. Le Cambodge dépend fortement de la Chine pour ses investissements financiers et son soutien militaire. Pékin s'est positionné comme l'investisseur le plus important du Cambodge, finançant de nombreux projets d'infrastructures, notamment des routes, des ponts, des ports et des canaux. Cette relation étroite a fait l'objet d'accusations de « diplomatie du piège de la dette » de la part de la Chine. Pour lutter contre ces accusations, la Chine a utilisé une stratégie intéressante connue sous le nom de Build-Operate-Transfer (BOT), un processus de financement sans intérêt qui comprend initialement la propriété totale et la gestion de l'actif par l'investisseur étranger pendant une période déterminée, se terminant par le transfert de l'actif au gouvernement.