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Relations américano-indiennes : valeurs partagées ou principes compromis ?

cc Office of the President of the United States, modified, https://commons.wikimedia.org/wiki/File:President_Biden_and_Prime_Minister_Modi_of_India_before_the_2023_G20_Summit.jpg

À la suite d’une récente déclaration bilatérale conjointe, des panneaux d’affichage sur des camions à New York affichaient le message « Hey Joe ! Demandez à Modi ! faisant référence à Modi comme le « #CrimeMinisterOfIndia » en référence aux prétendus manquements de l’Inde en matière de droits humains. La déclaration diplomatique a soulevé des inquiétudes quant à l’approche de Washington à l’égard des valeurs démocratiques et de la situation des droits de l’homme en Inde. Le texte lui-même qualifie ces valeurs de « valeurs partagées » entre les deux États-nations ; mais cela surprend certains défenseurs de la démocratie étant donné qu’elle semble négliger les mauvaises valeurs démocratiques de l’Inde et les violations des droits de l’homme, compromettant ainsi la crédibilité démocratique et libérale des États-Unis.

Depuis 2005, le partenariat américano-indien s’est développé à un rythme rapide. Mais si l’on considère le bilan des violations des droits de l’homme et de la démocratie à parti unique en Inde, les États-Unis ont compromis leur image démocratique en qualifiant les tendances antidémocratiques de l’Inde de valeurs communes aux deux pays. L’accent mis par le président Biden sur la « défense de la démocratie » comme principe fondamental de son administration est louable mais semble creux au vu du traitement rockstar réservé à Modi à Washington.

Il est important de noter que Modi, à qui on a refusé un visa américain pour « graves violations de la liberté religieuse », est adopté par les États-Unis malgré les inquiétudes concernant ses actions et leur impact sur la démocratie indienne. Initialement, le Premier ministre Modi a été accusé d’avoir toléré les violences lors des émeutes du Gujarat en 2002. Ensuite, des allégations ont été avancées selon lesquelles la police et des responsables gouvernementaux auraient dirigé les émeutiers et leur auraient fourni des listes de propriétés appartenant à des musulmans.

Depuis lors, le bilan de Modi est déplorable. Son gouvernement a l’habitude de cibler les minorités religieuses et ethniques, de resserrer son emprise sur les groupes de la société civile au moyen de lois draconiennes et d’utiliser la technologie pour restreindre la liberté d’expression et imposer des coupures d’Internet, ce qui a suscité de sérieuses inquiétudes quant à l’érosion des droits, ce qui est inquiétant. militants.

Le traitement réservé à Modi par les États-Unis a donné lieu à des accusations d’hypocrisie dans la politique étrangère américaine de la part de plusieurs commentateurs. Alors que l’Inde s’élève sur la scène mondiale, sa stature démocratique est minée par les récents événements de violence communautaire, de pratiques discriminatoires, de lois sur la conversion et de persécution. Selon les données disponibles, les actes de vigilance envers les vaches ont entraîné plus de 50 décès entre 2016 et 2020, avec une augmentation significative de leur nombre au cours des dernières années. La mise en œuvre de la controversée Citizenship Amendment Act en Inde a en outre déclenché des discussions et des débats houleux concernant la liberté religieuse et le pluralisme dans le pays.

Depuis 2015, les normes démocratiques se sont considérablement détériorées en Inde. Son score démocratique est passé d’un sommet de 7,92 en 2014 à 6,61 en 2020, entraînant une baisse de son classement mondial du 27e au 53e. Ce déclin est attribué au phénomène de recul démocratique sous la direction de Modi. Sa représentation de l’Inde comme la « Mère de la démocratie » manque de crédibilité, compte tenu de l’utilisation présumée de sa fonction et de sa popularité personnelle pour propager la haine religieuse et ethnique, en l’utilisant comme outil politique. Les critiques en Inde l’ont qualifié d’apologiste du viol et de chef du culte Hindutva, qui défend Akhand Bharat – un concept qui cherche à transformer l’ensemble du sous-continent en un État hindou, conduisant potentiellement à la persécution des non-hindous et à une violation des droits de l’homme. leurs droits humains. Cela montre également comment la conception hégémonique de l’idéologie Hindutva déstabilise la sécurité régionale de l’Asie du Sud. Les antécédents antidémocratiques du régime indien actuel sont une preuve suffisante du manque d’engagement de Modi envers les normes démocratiques.

La déclaration commune se concentre sur le renforcement du partenariat stratégique et de défense indo-américain. Il a reconnu la participation de l’Inde aux accords Artemis pour l’exportation de l’espace. En outre, les deux États se sont engagés à renforcer leur partenariat technologique en développant l’initiative sur les technologies critiques et émergentes (iCET). Biden a également réitéré le soutien des États-Unis à l’adhésion permanente de l’Inde au Conseil de sécurité des Nations Unies. En outre, un protocole d’accord a été signé pour fabriquer des moteurs à réaction GE F-414 en Inde, et les dirigeants ont souligné les négociations en cours entre la Nuclear Power Corporation of India Limited (NPCIL) et le Conseil mondial de l’énergie (WEC) pour les réacteurs nucléaires. Grâce à ces accords, les États-Unis soutiennent l’Inde comme contrepoids à la Chine. Mais cela a également renforcé le régime Hindutva de Modi en Inde. Les valeurs libérales et démocratiques sont mises de côté par les États-Unis à des fins géopolitiques.

La mention de « valeurs partagées » entre les États-Unis et l’Inde, malgré les tendances antidémocratiques croissantes du gouvernement Modi, pose un dilemme dans cette déclaration commune. Les États-Unis n’accordent plus autant de priorité aux questions de droits de l’homme qu’auparavant dans leurs relations avec certains alliés, ce qui conduit à des accusations de deux poids, deux mesures. Ainsi, si Washington se soucie de sa crédibilité, il devrait être plus cohérent dans le respect de son engagement en faveur de la démocratie, de la liberté et des droits de l’homme, quelles que soient ses objectifs géopolitiques..

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