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Pierre Van Damme (virologue) : « On n’ose pas le dire mais certains secteurs vont peut-être devoir fermer pendant un an »

Le virologue Pierre Van Damme de l’Université d’Anvers a évoqué la possibilité de voir certains secteurs économiques fermés pendant un an pour stopper la propagation du coronavirus.

Interrogé par le média Het Laatste Nieuws, l’expert a évoqué la nécessité de mettre en place une stratégie pour faire face à une seconde vague.

« Je dirais que nous ne sommes pas prêts (en parlant de la Belgique). Et c’est encore plus inquiétant car nous n’avons pas d’excuse pour cela. Dans la première vague, on pouvait dire que nous ne savions pas. Et de nombreux pays étaient dans la même situation », estime le virologue.

Politiques et experts pour agir vite

Pour le virologue belge, il est nécessaire de mettre en place un commissaire du Covid-19, assisté d’experts, directement rattaché au Premier ministre belge afin d’accélérer les mesures face au virus.

« Une personne dotée de tous les pouvoirs nécessaires qui relève directement du Premier ministre. En 2009, nous avions un commissaire à la grippe en la personne de Marc Van Ranst pour s’attaquer à la grippe mexicaine et en 2014, Erika Vlieghe était notre commissaire Ebola. Maintenant, nous avons besoin de la même chose », estime-t-il.

Le spécialiste des virus déplore la difficulté des experts à obtenir des mesures pour contrer la propagation du coronavirus.

« Mes collègues du GEES disent qu’ils doivent parfois négocier pendant des heures avec des politiciens pour obtenir certaines mesures ». « Vous ne pouvez pas négocier avec une maladie infectieuse », insiste-t-il.

Selon Van Damme, les 18-30 ans sont les principaux moteurs de la seconde vague notamment à cause de la méconnaissance sur la dangerosité du Covid-19.

« Nous voyons maintenant que les jeunes sont les premiers à se rendre à nouveau à des fêtes et à jouir de la liberté retrouvée. Nous ne devons pas condamner cela, mais nous devons rendre ce groupe beaucoup plus conscient des risques. »

Sincérité avec la population

Pour le vaccinologue, il est important de « tempérer les attentes du public » notamment sur la découverte d’un vaccin. Il souhaite que le gouvernement mise sur la franchise avec la population sur ce qui est encore à venir.

« Certains secteurs doivent comprendre qu’ils devront peut-être fermer pendant un an. Pourquoi n’osons-nous pas dire cela ? Certains secteurs ne pourront pas continuer pendant très longtemps et nous devons le dire honnêtement. Il ne faut pas leur donner de faux espoirs. Ce que nous devons voir, c’est comment nous pouvons les soutenir ou quelles alternatives ils peuvent, eux, proposer’.

Enfin, Van Damme souhaite impliquer d’avantage les médecins comme « enquêteurs de contact » afin d’aider les autorités sanitaires.

« Les généralistes sont en première ligne. Il ont une relation de confiance avec leurs patients. Ils peuvent effectuer un premier examen de contact et être mis en relation avec les responsables régionaux et avec l’Agence de soins et de santé ».

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