La République démocratique du Congo (RDC) connaît une nouvelle flambée de violence, qui menace l'équilibre politique délicat du pays ainsi que la sécurité de la chaîne d'approvisionnement de divers minéraux essentiels. Les dernières hostilités ont éclaté le 21 octobre dans la province du Nord-Kivu, opposant les rebelles du 23 mars (M23), un groupe soupçonné depuis longtemps d'être soutenu par le Rwanda, et une milice alignée sur le gouvernement de la RDC. Et cela marque la fin d’un cessez-le-feu précaire qui avait été négocié par l’Angola et mis en œuvre en août.
Ces attaques surviennent alors que les négociations bilatérales entre le Rwanda et la RDC se heurtent à un obstacle, faisant craindre de nouveaux bouleversements dans une région déjà instable. L'ampleur des combats est également significative, puisque le M23 affirme s'être emparé de la ville de Kalembe avant d'en être chassé par les forces progouvernementales.
État du conflit en RDC
Depuis la fin du génocide rwandais, le Rwanda suit de près les développements qui se produisent de l’autre côté de la frontière, dans les provinces des Lacs du Nord et du Sud Kivu. Les milices hutues, dont beaucoup ont été complices du génocide des Tutsis rwandais en 1994, continuent d'opérer librement à travers la frontière rwandaise en RDC. Kigali considère ces groupes militants comme une menace pour sa sécurité intérieure, d'où son soutien à des groupes majoritairement tutsis comme le M23.