Une étude ciblant les Jeux de Paris 2024 a identifié six agents pathogènes prioritaires pour la surveillance des eaux usées afin de surveiller efficacement les risques pour la santé publique. Les agents pathogènes choisis, dont le poliovirus et le SARS-CoV-2, ont été sélectionnés en fonction de leur faisabilité et de leur pertinence, créant ainsi un précédent pour les futurs événements de masse.
Des chercheurs de l'Institut national de santé publique (INSEE) français ont mené une étude pour identifier les principaux agents pathogènes pour la surveillance des eaux usées (WWS) pendant les Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024.
En utilisant une méthode Delphi intégrant des données évaluées par des pairs et des avis d’experts, six agents pathogènes prioritaires ont été choisis pour leur faisabilité analytique, leur pertinence pour les Jeux et leur valeur pour la santé publique. L’étude décrit un cadre pour la mise en œuvre du WWS comme système d’alerte précoce et envisage de l’étendre à d’autres rassemblements de masse.
Surveillance des eaux usées pour les Jeux Olympiques de Paris 2024
L'étude menée par des chercheurs de l'Institut national de santé publique (INSP) français visait à identifier les agents pathogènes prioritaires susceptibles d'être soumis à une surveillance des eaux usées (SUE) pendant les Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024, qui se dérouleront respectivement du 26 juillet au 11 août et du 28 août au 8 septembre. Les agents pathogènes ont été évalués à l'aide d'une méthode Delphi qui intègre des données issues de publications évaluées par des pairs et des avis d'experts.
WWS est devenu plus important en raison de son rôle au cours de la COVID 19 pandémie. En tant qu'outil de surveillance non intrusif et rentable, le WWS offre de nombreux avantages pour la surveillance de SRAS-CoV-2 sur les données de surveillance clinique, comme les données sur virus La circulation peut être obtenue indépendamment du statut symptomatique d'une personne infectée et de son comportement en matière de dépistage. L'outil peut également servir de système d'alerte précoce.
Sélection des agents pathogènes prioritaires
Les six agents pathogènes prioritaires sélectionnés dans l’étude étaient le poliovirus, le virus de la grippe A, le virus de la grippe B, le virus de la mpox, le SARS-CoV-2 et le virus de la rougeole. Ils ont été choisis sur la base de trois critères d’inclusion : la faisabilité analytique, la pertinence par rapport aux Jeux de Paris 2024 et les caractéristiques des agents pathogènes, ainsi que leur utilité pour éclairer les politiques de santé publique.
Méthodologie et consensus d'experts
Une liste de 60 agents pathogènes d’intérêt pour la surveillance des Jeux de Paris 2024 a été initialement établie. Leur faisabilité analytique a ensuite été évaluée en examinant les preuves issues de publications évaluées par des pairs démontrant la détectabilité des agents pathogènes dans les eaux usées, affinant la liste à 25 agents pathogènes. La pertinence et la valeur ajoutée pour éclairer les critères de prise de décision ont été évaluées par un panel de 32 experts, qui ont également proposé cinq agents pathogènes supplémentaires. Au total, 30 agents pathogènes ont été évalués par le panel, et un consensus a été considéré comme atteint s’il y avait un accord de 70 % entre les experts. Bien que la rougeole n’ait pas initialement atteint le seuil de consensus, elle a été incluse en raison de sa résurgence dans le monde entier et du risque accru d’importation et de transmission pendant les Jeux de Paris.
Pertinence pour la santé publique
Bien qu’il ne s’agisse pas d’un concept nouveau, la surveillance des eaux usées a pris un essor considérable depuis son utilisation pendant la pandémie de COVID-19 pour éclairer les actions de santé publique, et on discute de la possibilité d’étendre son utilisation à d’autres agents pathogènes et contextes, tels que les rassemblements de masse.
L’étude constitue un point de départ pour développer et mettre en œuvre une stratégie WWS pour les Jeux de Paris 2024. Elle offre un cadre modèle pour identifier les cibles WWS spécifiques au contexte dans les rassemblements de masse et, en cas de succès, elle pourrait encourager l’adoption de stratégies WWS similaires pour des événements similaires à l’avenir.
Planification et perfectionnement supplémentaires
Des travaux supplémentaires sont nécessaires avant de mettre en œuvre la stratégie lors des Jeux de Paris 2024, et les auteurs recommandent de s'appuyer sur le réseau existant de 54 sites pour surveiller la circulation du SARS-CoV-2 dans les stations d'épuration des eaux usées en France. Une fois la proposition de stratégie d'échantillonnage des eaux usées approuvée, les opérateurs en charge de l'échantillonnage et les laboratoires partenaires seront sélectionnés.
Les méthodes de laboratoire devront être optimisées pour plus d'efficacité et de rentabilité. En cas de contraintes techniques, la stratégie d'échantillonnage pourra être adaptée et les cibles pathogènes et/ou les objectifs WWS pourront être affinés.
Un plan WWS pour les Jeux de Paris 2024 servirait d’outil exploratoire, fournissant un pilote pour continuer à surveiller le virus de la rougeole, de la grippe A et des virus de la grippe B dans les eaux usées de Paris.