Benggwigwishingasuchus eremicarminis sur la côte de l'océan Panthalassan. Crédit : Jorge Gonzalez
Une découverte nouvelle Trias Un parent du crocodile démontre que les archosaures pseudosuchiens habitaient les zones côtières mondiales, enrichissant considérablement notre compréhension de Mésozoïque écosystèmes marins.
Les chercheurs ont découvert un nouveau espèces d'un parent éteint du crocodile de la formation triasique Favret du Nevada, aux États-Unis. L'espèce, nommée Benggwigwishingasuchus eremicarminisrévèle que les anciens parents des crocodiles connus sous le nom d'archosaures pseudosuchiens dominaient les rivages du globe du Trias moyen entre 247,2 et 237 millions d'années. Cette découverte, détaillée dans une étude publiée le 10 juillet dans Lettres de biologieremodèle notre compréhension des écosystèmes côtiers au début de l’ère des dinosaures.
« Cette nouvelle espèce passionnante démontre que les pseudosuchiens occupaient des habitats côtiers à l'échelle mondiale au cours du Trias moyen », ont déclaré le Dr Nate Smith, auteur principal de l'article, et Gretchen Augustyn, directrice et conservatrice du Dinosaur Institute au Natural History Museum du comté de Los Angeles.
Découvrir la diversité pseudosuchienne
La majorité des fossiles de l'océan Panthalassan oriental du Trias, qui comprend la formation de Favret, sont ceux de créatures marines telles que des ammonites ou des reptiles marins comme l'ichtyosaure géant C. youngorum. Par conséquent, la découverte de l’espèce terrestre nouvellement décrite B. eremicarminis C'était tout à fait inattendu.
« Notre première réaction a été de nous demander ce que c'était que ce truc-là ? », a déclaré Nicole Klein, co-auteure de l'étude et professeure à l'université de Bonn. « Nous nous attendions à trouver des reptiles marins. Nous ne comprenions pas comment un animal terrestre pouvait se retrouver aussi loin dans la mer, au milieu des ichtyosaures et des ammonites. Ce n'est qu'en voyant le spécimen presque entièrement préparé que j'ai été convaincue qu'il s'agissait bien d'un animal terrestre. »
Carte des océans du Trias moyen et des archosauriformes décrits dans les zones côtières orientales (points jaunes), ainsi que de la nouvelle espèce B. eremicarminis de la côte panthalassane (étoile rouge). Crédit : Nate Smith
Des découvertes de fossiles nous éclairent sur l'évolution
Des archosaures pseudosuchiens ont été découverts dans des gisements fossilifères sur les côtes de l'ancien océan Téthys, mais il s'agit du premier représentant côtier de l'océan Panthalassan et de l'hémisphère occidental, révélant que ces parents des crocodiles étaient présents dans les environnements côtiers du monde entier au cours du Trias moyen. Il est intéressant de noter que ces espèces côtières ne sont pas toutes issues du même groupe évolutif, ce qui suggère que les pseudosuchiens (et les archosauriformes plus largement) se sont adaptés de manière indépendante à la vie le long des côtes.
« Il semblerait que plusieurs groupes d'archosauriformes très différents aient décidé de se jeter à l'eau au cours du Trias moyen. Ce qui est intéressant, c'est qu'il ne semble pas que beaucoup de ces « expériences indépendantes » aient conduit à des radiations plus larges de groupes semi-aquatiques », a déclaré Smith.
Spécimen de B. eremicarminis a) vue d'ensemble du squelette ; b) interprétation du squelette par code couleur. Crédit : photographie de Stephanie Abramowicz ; dessin du Dr Nicole Klein
Révéler des adaptations anciennes et des formes diverses
Au cours du Trias, les archosaures, « les reptiles dominants », sont apparus et se sont divisés en deux groupes avec deux représentants survivants : les oiseaux, les descendants des dinosaures, et les crocodiliens (alligators, crocodiles et gavials), les descendants des archosaures pseudosuchiens comme B. eremicarminis. Bien que les crocodiliens d'aujourd'hui soient suffisamment semblables pour être confondus par la plupart des gens, leurs parents anciens variaient énormément en taille et en mode de vie. B. eremicarminis et ses proches suggèrent que les pseudosuchiens ont atteint une grande diversité très rapidement après l'extinction massive de la fin du Permien, dont l'ampleur attend d'être découverte dans les archives fossiles.
« Un nombre croissant de découvertes récentes de pseudosuchiens du Trias moyen suggèrent qu'une diversité morphologique et écologique et des expériences sous-estimées ont eu lieu au début de l'histoire du groupe. Alors qu'une grande partie de la fascination du public pour le Trias se concentre sur l'origine des dinosaures, ce sont en réalité les pseudosuchiens qui ont fait des choses intéressantes au début du Mésozoïque », a déclaré Smith.
Explorer l'écologie de B. eremicarminis
La nouvelle espèce souligne la multiplicité de ces anciens reptiles au cours du Trias, des géants comme Mambawakale ruhuhu aux animaux plus petits comme ceux récemment décrits B. eremicarminisqui atteignait probablement environ 1,5 à 1,8 m de longueur. Combien de temps exactement B. eremicarminis La façon dont il était et comment il a survécu le long des côtes reste obscure dans le passé. Seuls quelques éléments du crâne de l'individu ont été retrouvés, et tout indice sur la façon dont il se nourrissait et chassait est également absent. Ce qui est plus clair, c'est que B. eremicarminis probablement coincé assez près du rivage. Ses membres bien conservés sont bien développés sans aucun signe de vie aquatique comme des nageoires ou une densité osseuse altérée.
L'équipe de recherche souhaitait un nom qui rende hommage aux premiers habitants humains des montagnes Augusta où le spécimen a été trouvé, et a donc consulté un membre de la tribu Fallon Paiute Shoshone pour décider d'un nom approprié. « Benggwi-Gwishinga », un mot qui signifie « attraper du poisson » en Shoshone, a été combiné avec le mot grec pour Sobek, le dieu égyptien à tête de crocodile, pour créer le nouveau genre, Benggwigsouhaitant unsuchus. L'épithète spécifique érémicarminis se traduit par « chanson du désert », en hommage à deux partisans du NHMLAC qui ont une passion pour la paléontologie et l'opéra du Sud-Ouest. Ainsi, le nom complet est censé se traduire approximativement par « Chanson du désert du crocodile pêcheur ».
