Sur 25 tests cliniques de routine en laboratoire, aucun ne peut aider à diagnostiquer les séquelles post-aiguës de SRAS-CoV-2 (COVID long).
Plus de 10 000 participants ont été analysés dans le cadre d'une étude visant à explorer les marqueurs cliniques et les implications sanitaires du COVID long. Les résultats n'ont indiqué aucun marqueur de laboratoire efficace pour le PASC, mais ont suggéré des liens entre des infections antérieures au SARS-CoV-2, un risque accru de diabète et des signes précoces de maladie rénale.
Une étude de cohorte nationale menée auprès de participants adultes infectés ou non par le SRAS-CoV-2 a révélé qu'il n'existait aucun test objectif permettant de diagnostiquer avec précision les séquelles post-aiguës de l'infection par le SRAS-CoV-2 (PASC), également appelées COVID longue durée. Les données suggèrent également que de nombreux symptômes de PASC à long terme sont dus à une inflammation continue, plutôt qu'à une invasion virale de la zone affectée. Les résultats sont publiés dans Annales de médecine interne.
Résultats de l'essai RECOVER
Des chercheurs de la Instituts nationaux de la santé Les chercheurs ont étudié plus de 10 000 patients adultes inscrits à l'essai RECOVER (Researching COVID to Enhance Recovery) pour étudier les marqueurs de laboratoire clinique du SRAS-CoV-2 et du PASC. Comme une base de référence était nécessaire pour comparer les variables, les adultes étaient éligibles pour participer à l'étude, indépendamment de leur infection antérieure par le SRAS-CoV-2. Les chercheurs ont comparé les réponses au questionnaire et les résultats de laboratoire clinique de routine des participants pour déterminer si le SRAS-CoV-2 entraînait des anomalies de laboratoire persistantes, que des symptômes soient présents ou non.
Les chercheurs ont constaté qu'aucune des 25 valeurs cliniques de laboratoire de routine évaluées dans l'étude ne pouvait servir de biomarqueur cliniquement utile du PASC. En outre, ils ont trouvé des preuves à l'appui de l'idée selon laquelle le SRAS-CoV-2 pourrait contribuer au risque de diabète indépendamment des symptômes du PASC, un lien qui avait été établi au début de la pandémie. Les personnes ayant déjà été atteintes du SRAS-CoV-2 présentaient également un rapport albumine/créatinine urinaire plus élevé, un marqueur de la maladie rénale précoce qui a été associé à maladie cardiovasculaire dans d'autres populations. Les données ont également montré que l'inflammation continue est un mécanisme potentiel sous-jacent à l'anosmie (troubles de l'odorat et du goût) et au PASC.
Réflexions éditoriales sur les défis liés à la COVID longue durée
Les auteurs d’un éditorial d’accompagnement de l’Université Johns Hopkins affirment que certains des plus grands défis non résolus de la pandémie de COVID concernent la compréhension, le diagnostic et le traitement du COVID long. Des études observationnelles de très grande envergure comme RECOVER constituent une occasion unique d’étudier une maladie chronique associée à une infection qui est survenue simultanément chez des millions de personnes et qui a été déclenchée par le même agent pathogène. Ces résultats rappellent que les médecins doivent tenir compte du COVID long dans les diagnostics différentiels pour les symptômes ou les affections sans étiologie apparente.