L’offensive d’insurrection armée menée par des groupes ethniques armés contre la junte au Myanmar prend de l’ampleur et de l’intensité. En commençant par une première offensive dans la partie nord de l’État Shan le 27 octobre, divers groupes dans différentes régions, comme les États Rakhine et Karen, ont lancé leurs propres opérations. L’armée semble à bout de souffle et n’a connu qu’un succès limité dans la reconquête des territoires perdus. Ces événements menacent encore davantage le pouvoir de la junte à l’horizon 2024. La perspective que le Myanmar sombre dans un État complètement en faillite dans les années à venir se profile de plus en plus possible, renforçant encore davantage la nécessité d’une coopération régionale et mondiale pour aider à stabiliser le pays.
Dans une tournure surprenante des événements, la résistance du Myanmar a lancé une offensive nationale, plongeant la nation déjà tumultueuse dans un chaos plus profond. Le conflit ajoute une nouvelle couche de complexité au paysage politique complexe du Myanmar, marqué par des décennies de régime militaire, de tensions ethniques et de luttes pour l’autonomie. Depuis le déclenchement d’intenses combats le 27 octobre, au moins 70 civils ont été tués selon un communiqué de l’ONU à la mi-novembre, tandis que le nombre de personnes déplacées a dépassé les 200 000. Ces chiffres sont sans doute beaucoup plus élevés aujourd’hui.
Les troubles actuels remontent au coup d’État militaire de février 2021, lorsque la Tatmadaw, l’armée du Myanmar, a pris le pouvoir au gouvernement élu, accusant la fraude électorale lors des élections de novembre 2020 et destituant Aung San Suu Kyi du pouvoir. Le coup d’État a déclenché de nombreuses protestations, les citoyens exigeant le retour à un régime civil. La réponse militaire a été brutale, entraînant des centaines de morts et des milliers d’arrestations. À mesure que la crise politique se développait, divers groupes ethniques armés ont intensifié leur lutte pour l’autonomie, exacerbant ainsi une situation déjà instable.