Résumé
Notre récent article sur la mine de fer de Simandou en Guinée fait écho à un truisme de longue date sur les marchés mondiaux du fer : ils sont soutenus presque entièrement par la demande chinoise, qui à son tour est un facteur de l'acier nécessaire pour les ponts, les complexes d'appartements et les exportations. Et si les deux premiers ont diminué dans le contexte actuel de ralentissement économique chinois, le troisième – les exportations d'acier – s'est montré remarquablement résilient au cours des dernières années, protégeant l'industrie sidérurgique chinoise des difficultés économiques et contribuant à maintenir les prix du minerai de fer à un niveau élevé à l'échelle internationale. Pourtant, les données les plus récentes suggèrent que cela est sur le point de changer et que les exportations ne suffisent plus à maintenir la production de l'industrie sidérurgique chinoise à des niveaux proches de leurs niveaux historiques.
Impact
Un changement radical à venir dans l’industrie sidérurgique chinoise ?
Toutes les données récentes indiquent une tendance à la baisse de la production d'acier chinoise. En particulier, la production de juillet a chuté de 9,5 % par rapport au mois précédent, soit son niveau le plus bas depuis décembre de l'année dernière. Au cours des sept premiers mois de 2024, la production s'élève à 613,72 millions de tonnes, en baisse de 2 % par rapport à la même période de l'année dernière. La baisse de la demande fait stagner les prix mondiaux de l'acier à leurs plus bas niveaux depuis 10 ans et en baisse d'environ 15 % sur l'année civile. Les marges des aciéries chinoises sont également au plus bas depuis la mi-2023.