Le Corridor de transport international Nord-Sud (INSTC), une initiative de transport importante s’étendant sur plus de 7 200 kilomètres, est une illustration claire de la résilience et de la volonté de renforcer l’interconnectivité mondiale du commerce eurasien. Conçu pour faciliter le transport efficace de marchandises entre l’Inde, la Russie, l’Iran et l’Azerbaïdjan, entre autres, l’INSTC est devenu une plaque tournante géopolitique critique ayant de sérieuses implications pour chaque participant et ses régions respectives.
Le récent dialogue entre le ministre indien de la Défense Rajnath Singh et son homologue iranien, le général de brigade Mohammad Reza Gharaei Ashtiyani, a recentré l’attention sur ce corridor. Ce document d’information examinera les rôles et intérêts distincts des quatre principaux participants au corridor : l’Inde, l’Iran, la Russie et l’Azerbaïdjan. Une attention particulière sera accordée à la présidence actuelle de l’Inde de l’Organisation de coopération de Shanghai (OCS) et à l’intention de développer davantage l’INSTC conformément aux intérêts économiques et géopolitiques de ces quatre pays.
Contexte de l’INSTC
L’INSTC a été créé en 2000 et ratifié par l’Inde, l’Iran et la Russie en 2002. Son objectif principal était de fournir une route commerciale efficace reliant l’océan Indien et le golfe Persique à la mer Caspienne, s’étendant plus loin jusqu’à l’Europe du Nord. Le corridor offre une alternative intéressante au tracé traditionnel du canal de Suez, avec le potentiel de réduire les temps de transit de 40 % et les coûts de fret de 30 %.
Comprenant l’importance stratégique du projet, l’Inde considère l’INSTC comme un élément essentiel au renforcement des liens avec l’Asie centrale, une région riche en hydrocarbures et d’importance géopolitique clé. Cette décision a été suivie par l’adhésion de l’Inde au rang de membre à part entière de l’OCS. Cependant, la mise en œuvre du projet a été retardée en raison des sanctions imposées à l’Iran.
Le Plan d’action global commun (JCPOA), signé par l’Iran et plusieurs puissances mondiales, dont les États-Unis, en juillet 2015, a momentanément atténué ces difficultés en levant certaines sanctions et en renforçant les perspectives de l’INSTC. Cependant, le retrait des États-Unis du JCPOA en 2018, suivi de l’imposition de sanctions plus strictes contre l’Iran, a introduit de nouveaux défis, entraînant des retards importants dans les projets d’infrastructures liés à l’INSTC.